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La Mothe – Une fierté lorraine

ancienne forteresse fondée en 1258 et détruite en 1645

 

 

Rayée de nos localités, la ville héroïque n'est pas effacée de notre terre.
Pour donner de son histoire le résumé le plus succinct, nous ne pouvons mieux faire qu'emprunter la plume de M. Jules Marchal.


« La Mothe avait été fondée en 1258, à deux lieues à l'est de Bourmont, sur les confins de la Lorraine et de la Champagne, de la Bourgogne et de la Franche-Comté, et sur une montagne ovale et isolée de 506 mètres d'altitude, au pied de laquelle coule le Mouzon, affluent de la Meuse. Grâce à sa position qui domine tout le pays, à sa ceinture de rochers, aux murailles et bastions qui y furent adjoints, elle devint bientôt la plus forte ville de Lorraine après Nancy, et le centre civil et militaire de la région.

Au XVIIème siècle, la guerre ayant éclaté entre la France et la Lorraine, le duc Charles IV fut promptement dépouillé de ses Etats. La Mothe seule lui restait. Richelieu la fit assiéger par le maréchal Jacques Nompar, duc de la Force, le 8 mars 1634. Après une glorieuse défense de cent quarante et un jours, elle se rendit le 26 juillet. A ce siège figurait Turenne alors âgé de vingt-trois ans ; pour sa première campagne, il s'y distingua tellement qu'il obtint le titre de maréchal de camp. Rendu au duc de Lorraine, après la petite paix, en 1641, la ville fut bloquée par le général du Hallier du 25 juillet au 31 août 1642. Le duc Charles, qui alors assiégeait Thann en Alsace, accourut au secours de sa fidèle forteresse, la dégagea, et battit l'ennemi le 1er août dans les plaines voisines de Liffol-le-Grand.

Investie derechef par Arnault, mestre de camp des carabins de France, dès le 4 décembre 1642, heure du trépas de Richelieu, La Mothe ne dut son salut qu'à la mort de Louis XIII, en mai 1643. Mazarin, continuateur de la politique de son prédécesseur, aussitôt qu'il se sentit affermi dans son pouvoir, fit recommencer le siège par Magalotti, un de ses compatriotes, soldat italien qui s'était distingué dans les guerres d'Allemagne et des Pays-Bas.

Il recommença le 4 décembre 1644. Vivement pressé, la ville se défendit vaillamment ; Magalotti y fut tué. Les froids excessifs de la fin de l'hiver et du printemps, la famine, le jeu des mines eurent enfin raison des assiégés. la Mothe capitula le 1er juillet 1645, après une résistance de 205 jours.

Contrairement aux stipulations signées par le marquis de Villeroy, Mazarin fit démolir non seulement les fortifications, mais encore les édifices, église et maisons sans exception. La ville fut rasée de fond en comble, et les habitants chassés se réfugièrent dans les villages voisins. Après une existence de trois cent quatre-vingt-sept ans, La Mothe qui, de 1634 à 1645, avait eu la gloire d'arrêter quatre armées françaises, et retardé la soumission du duché de Lorraine, disparut et son emplacement ne fut plus qu'une vaste ruine, comme on le voit encore aujourd'hui. Les ruines de la Mothe on été classées monument historique en 1923.

 

Extrait du livre : Essai d'histoire du territoire et des villages du canton de Bourmont par Alcide Marot.

 
Voir aussi: http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mothe-en-Bassigny
ou  http://pagesperso-orange.fr/francis.montignon/La%20Mothe.htm

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