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Il paraîtrait qu'un soir d'hiver du XVIIIème siècle finissant, un brave homme de Suriauville s'était perdu dans la
forêt. Fort inquiet dans l'obscurité, le brouillard et le froid, peu désireux de passer la nuit dehors, il fit vœu à la Bonne
Vierge de placer sa statue en forêt s'il retrouvait son chemin, et la bonne chaleur de son foyer.
C'est ce qui arriva et peu après notre homme, armé d'une cognée et portant une statue de bois, creusa une niche dans un chêne
et y logea la Vierge sa protectrice.
Toujours est-il que, vers 1875, des bûcherons en fendant un chêne pour en faire du chauffage furent littéralement ahuris d'y
trouver une statue dans le bois. Ils la dégagèrent délicatement et l'apportèrent au bon Abbé Guinot, curé de Contrexéville et poète à ses heures : " Elle vient d'un chêne, il faut la remettre
dans un chêne."
Nos bûcherons choisirent notre chêne actuel, bien placé au bord de la route, ils refirent le geste de leur ancien, creusèrent une
niche et y posèrent la Vierge. Et la nature
recommença son travail..., les bords se rapprochant; en 1904, ils se touchaient presque. Les vieux Contrexévillois, alors tout gosses, grimpaient à l'arbre pour regarder la statue déjà
prisonnière; puis ce fut fini : la statue est de nouveau enserrée là, derrière la niche actuelle qui perpétue le
souvenir de la vraie statue, qui devra attendre qu'on abatte le "Chêne de la Vierge" pour revoir la lumière !